Mon premier camping dans l'arrière-pays au Canada - Marie Naudon

Mon premier camping dans l’arrière-pays au Canada

Mon premier camping dans l’arrière-pays au Canada

Trois ans que je randonne tous les étés, minimum une fois par semaine. En juillet, je suis partie pour mon premier camping dans l’arrière-pays (backcountry) dans les Rocheuses Canadiennes en Alberta.

L’objectif est de parcourir à pied un certain nombre de kilomètres sur plusieurs jours avec tout le nécessaire dans son sac à dos pour dormir une ou plusieurs nuits au milieu de nulle part. Selon l’endroit, les essentiels à avoir changent. Afin de bien réussir votre randonnée itinérante, vous aurez besoin d’être bien préparé et de posséder quelques connaissances techniques et pratiques.

Cela faisait plusieurs mois que je souhaitais sortir de ma zone de confort. Cependant, partir seule, sans avoir une première expérience dans le pays des ours au Canada me faisait peur. Je vous conseille de trouver un·e ami·e, de préférence avec qui vous vous entendez bien. Vous ne voulez pas risquer d’avoir une première expérience désagréable mais n’oubliez pas dans tous les cas, de mettre de l’eau dans votre vin pour adoucir toutes frustrations liées à la fatigue.

La préparation : 

Le stresse et l’excitation sont les deux mots d’ordre qui ont régné avant ma première expérience de camping dans l’arrière-pays. Au programme, 2 nuits dans le parc national de Banff en Alberta, sans eau potable et aux pays des ours et environ 12 km à parcourir pour arriver au camping avec 700 m de dénivelé. 

  • Être préparé physiquement

Avant une longue randonnée sur plusieurs jours, il est important de préparer son corps afin d’éviter de se blesser et d’apprécier la randonnée. Depuis plusieurs mois, été comme hiver, j’ai parcouru les sentiers pédestres de l’Alberta afin de me préparer, en plus, de me rendre régulièrement à la salle de sports pour du renforcement musculaire. 

  • Réserver sa place

En réalité, cela ne commence pas quelques jours avant mais des mois en avance. La réservation du site de camping dans l’arrière-pays, et tous ceux dans les parcs nationaux au Canada se font des mois en avance, autour des mois de janvier et février, sur le site de réservation de Parcs Canada. 

Réserver 6 mois à l’avance vous paraît fou? Et pourtant, c’est un risque à prendre, la météo peut être catastrophique où vous pouvez avoir un impératif familial ou professionnel qui vous obligera à annuler. J’oublie de mentionner que réserver le camping que vous souhaitez aux dates désirées est une aventure en soi. Un conseil, soyez flexible. 

  • Acheter son matériel

Afin de bien préparer cette belle aventure en montagne, il vous faut être bien équipé. Du matériel spécialisé pour le camping dans l’arrière-pays est nécessaire, léger et robuste. (Oubliez votre tente que vous plantez dans votre jardin, son poids risque de vous faire mal au dos).

Je vous recommande de vous y prendre en avance, afin d’éviter de courir partout et d’acheter ce qui reste. Prenez le temps de faire vos recherches, de comparer, pour savoir ce qui vous correspondra. Si vous n’êtes pas certains si vous allez apprécier l’expérience, empruntez du matériel, louez ou achetez en seconde main. 

Le départ en trek

Du parking de Sunshine au camping Egypt Lake 

Après avoir étudié la carte et mis tous les essentiels dans le sac à dos, il fut temps de prendre la route pour le parking de la station de ski de Sunshine. À 1 heure 30 de route depuis Calgary, nous avons commencé les premiers kilomètres vers 10h30 avec 15 kilos sur le dos. Les premières heures furent compliquées sur le corps, rien à voir avec la randonnée à la journée à cause du poids du sac à dos. On a dû adapter le rythme pour une allure plus lente.

La vue m’a vite fait oublier les douleurs aux hanches et aux épaules, et le corps s’est habitué doucement. 

Marie Naudon - Egypt Lake - Randonnée itinérante

Perdu au milieu des Rocheuses Canadiennes

Une fois le campement installé, la nourriture en sécurité, loin de la tente dans un casier prévu à cet effet, nous sommes partis découvrir les alentours. L’avantage du trek ou du camping dans l’arrière-pays, c’est de pouvoir découvrir des endroits difficiles d’accès comme cette vue magique depuis le sommet Pharaoh sur les lacs Mommy et Scarab. 

N’oubliez pas qu’au Canada, nous sommes sur le territoire des ours, tout produit avec une odeur doit être gardés loin de la tente et la cuisine s’effectue dans une zone prévue à cet effet. Il est obligatoire d’avoir avec vous, un spray anti-ours. (Pour en savoir plus

Il est normal d’avoir peur, perdu au milieu de la nature sans réseau, loin de la civilisation en cas de blessure et pourtant, j’ai trouvé ceci ressourçant et reposant. 

Être déconnecté, c’est aussi apprendre à écouter, à observer et à suivre son propre rythme. C’est dormir ou manger, lorsque votre corps vous le demandera. Le temps s’écoule différemment, prévoyez un jeu de cartes pour vous occuper. 

N’hésitez pas à engager la discussion avec les autres personnes présentes, elles sont généralement des amoureux de la nature et de la randonnée comme vous. Il se peut que des conseils et recommandations de lieux à découvrir ressortent de cet échange. 

Camping dans l'arrière-pays - Parc national de Banff - Marie Naudon
Marie Naudon - Camping dans l'arrière-pays, Alberta

La réalité du Trek et du camping dans l’arrière-pays

Je ne vais pas mentir, randonnée sur plusieurs jours ce n’est pas tout rose et je peux comprendre que certaines personnes n’aiment pas l’expérience. 

Certes, on ne se douche pas pendant plusieurs jours, on doit aller aux toilettes dans des toilettes sèches qui ne sentent pas la rose, les moustiques au Canada feront de vous leur festin, il se peut que vous dormiez mal, que votre corps soit courbaturé, vous ne mangerez pas de la haute gastronomie, un oubli peut compliquer l’aventure.. mais si vous partez bien préparé, bien accompagné et avec un bon état d’esprit, l’aventure de dormir dans l’arrière-pays en vaut la peine. 

Le retour à la civilisation :

Nos 3 jours de backcountry dans le parc national de Banff s’est fini (trop) rapidement à mon goût, ces deux nuits sont passés à une vitesse folle. Je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer, le retour s’est fait avec un kilo en moins dans le sac à dos et avec le terrain en descente, cette dernière journée fut étonnamment facile et courte. 

Retrouver une douche et un bon lit fut un plaisir et pourtant, le bruit de la ville,  la pollution, le monde dans les rues, les problèmes du quotidien qui réapparaît m’ont laissé nostalgique de ce moment dans les montagnes, où le temps était suspendu. 

L’endroit où je suis la plus heureuse, c’est au coeur des montagnes.

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